Sport

Nadia Comaneci : Rayon d’or des jeux olympiques de 1976

  Nadia Comaneci lors des Jeux Olympiques de 1976 à Montréal ©Getty 

Seulement âgée de 14 ans, Nadia Comaneci marque l’histoire des Jeux Olympiques de 1976 à Montréal. Elle obtient le score le plus élevé avec 10/10. Cette championne révolutionne le monde de la gymnastique. Aujourd’hui encore, elle influence des jeunes gymnastes partout dans le monde. Comment en est-elle arrivée là ? 

Une gymnaste remarquable dès l’enfance 

Tout a commencé à l’école maternelle lorsque Béla Karolyi, entraîneur de gymnastique en Roumanie, arrive dans une école maternelle. Il repère alors Nadia Comaneci, âgée de six ans, réalisant des figures gymniques, telles que la roue et l’équilibre sur mains, tête à l’envers contre un muret de l’école. 

Lorsque l’entraîneur d’origine hongroise fait irruption dans la salle de classe, il demande aux élèves qui parmi eux, savent faire la roue. C’est à ce moment-là que le cours de la vie de la petite Nadia change à tout jamais et marquera l’histoire du monde gymnique. 

Ainsi, elle débute sa carrière de gymnaste dès l’école maternelle, avec une équipe locale nommée Flame, à Onesti, sa ville natale. Dès les premiers entraînements, Nadia Comaneci fait preuve d’endurance, d’obéissance, tout en s’amusant. En effet, elle s’applique dans ses mouvements, sa gestuelle élégante. Elle découvre avec ses entraîneurs Béla Karolyi et son épouse, un autre univers. « J’avais une championne, j’avais Nadia Comaneci, une fille qui allait devenir une grande star » paroles prononcées par Béla Karolyi. 

Plus elle s’entraînait et s’investissait, plus elle avait de chance de participer à des compétitions, dont sa première en 1969, dès l’âge de neuf ans, où elle parvient à obtenir la treizième place. Pour Nadia, ce fut une honte. « Je voulais me surpasser, être meilleure que tout le monde. Je voulais être parfaite ». Travaillant encore plus dur, elle s’est faite la promesse de ne plus jamais ressentir le sentiment de déception. 

JO de 1976 : la ruée vers l’or 

Nadia Comaneci aux Jeux Olympiques de Montréal (STAFF/ AFP) par Valérie Serre 

10, note qui a fait de Nadia, la gymnaste la plus célèbre. C’est aussi la note qui s’est affichée sur l’écran du grand Forum de Montréal. La voyant au numéro 73 au dossard de la gymnaste, les murmures et incompréhensions se font entendre chez les spectateurs. La jeune fille s’est demandée s’il ne s’agissait pas d’une erreur puis s’est concentrée sur son enchaînement sur poutre : « J’ai cru que c’était une erreur d’affichage, je n’ai pas compris et je ne cherchais pas à comprendre. Je m’échauffais pour la poutre, c’est la seule chose à laquelle je pensais » confia-t-elle. Cette note a été donnée en fonction de sa performance réalisée aux barres asymétriques pour le concours par équipes. Au final, Nadia a réussi à obtenir à sept reprises, la note de 10. 

Cette note a fait d’elle celle qui a battu la championne olympique soviétique, Olga Korbut, précédente étoile aux Jeux Olympiques de Munich, qui a obtenu un 9,99. La perfection authentique vivait dans celle du geste acrobatique, de l’émotion de participer à cette grande compétition mondiale. 

Vidéo: Prestations de Nadia Comaneci : Nadia Comaneci – First Perfect 10 | Montreal 1976 Olympics – YouTube  : Nadia Comaneci : Rayon d’or des jeux olympiques de 1976

Les médias dans tout ça ? 

La figure et le parcours de Nadia a permis également aux générations futures de la connaître et voir ses performances par le biais des médias comme le cinéma. En effet, un film a été réalisé par Alan Cooke en 1984, retraçant les débuts de sa carrière jusqu’à la fuite aux Etats-Unis. En ce qui concerne la musique, plusieurs titres d’albums ont été dédiés à Nadia. 

Nadia Comaneci, souffrante du régime communiste 

La championne roumaine attire de nombreux médias suite à ses exploits parfaits. A ce moment-là, Nadia était trop jeune pour comprendre ce qu’il se passait dans son pays sous Ceausescu. En effet, Ceausescu, dictateur roumain a profité du statut de la grande gymnaste pour faire d’elle un porte-drapeau. Cela a fait d’elle une jeune fille prisonnière de sa liberté, puisque les médias l’ont suivi de près. En effet, dans son pays, elle est vue comme un « symbole de propagande » puisque le fils du dictateur, Nicolae Ceausescu a fait imprimer des timbres à son image, mais aussi une pièce de théâtre, un documentaire sur son parcours d’athlète. Cet homme, avait de mauvaises intentions, puisqu’il la faisait suivre par la police secrète roumaine. Il contrôlait ses moindres faits et gestes. 

Le régime communiste avait mis en place un système de surveillance envers la jeune fille, composé d’agents secrets, des responsables de la Fédération, médecins et chorégraphes. Tout le monde était donc sous répression. Un livre intitulé La Petite Communiste qui ne souriait jamais, a été publié par Lola Lafon. Il reprenait la vie de la gymnaste olympique. Elle y parle de la souffrance subie causée par le régime communiste. 

Quelle vie pour la championne après les Jeux Olympiques ? 

Réalisant un rêve de petite fille, elle a su exprimer d’audace, son sérieux et l’élégance dans toute sa splendeur, à travers ses performances. Mais après celles de 1976, la gymnaste star a-t-elle continué la gymnastique ? 

Nadia Comaneci a participé aux Jeux Olympiques de 1980 à Moscou. Cette année-là, elle a réalisé une nouvelle fois, une performance impressionnante. Ce qui lui a valu une médaille d’or pour le sol et la poutre. La championne a mis fin à sa carrière de gymnaste en 1984. Suite à cela, que devient-elle aujourd’hui ? Entraîne-t-elle des jeunes gymnastes ? 

Nadia Comaneci, membre de l’Académie Laureus, assiste aux Laureus World Sports Awards 2020 au Verti Music Hall le 17 février 2020 à Berlin, Allemagne. | Photo : Getty Images 

Aujourd’hui, elle vit aux Etats-Unis, où elle s’est installée avec son mari après la chute de la dictature, en 1989. Nadia Comaneci a préféré fuir son pays mais sa fuite semble s’être mal passée. Bien qu’elle ne se soit pas laissée faire par un homme qui l’a aidée à s’enfuir et a essayé de vendre ses interviews à prix fort, elle est restée libre, fidèle à ses convictions. Elle revient ensuite, plusieurs fois chaque année, où elle dirige une grande école de gymnastique, pour les enfants issus de milieux défavorisés, vouant une passion pour la discipline. 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page