Culture

« Plus vite, plus haut, plus fort » : l’exposition Le Paris de la Modernité s’invite au Petit Palais

De la Belle Époque aux Années Folles, les arts ont rayonné mondialement depuis la capitale française, évoluant avec les techniques et l’industrie. Le Petit Palais jusqu’au 14 avril, revient sur ces deux décennies d’accélérations, de 1905 à 1925.

« Si vous avez la chance d’avoir vécu jeune homme à Paris, où que vous alliez pour le restant de votre vie, cela ne vous quitte pas, car Paris est une fête » disait l’écrivain et journaliste américain Ernest Hemingway. Après le « Paris romantique du 19ème siècle », le Petit Palais se consacre dans sa dernière exposition au Paris de la modernité de 1905 à 1925. A travers plus de 400 oeuvres, l’exposition nous invite à nous plonger au coeur de l’innovation et du rayonnement de la ville monde, capitale du renouveau artistique. En onze sections, associant la mode, le cinéma, la photographie, la peinture, la sculpture, le dessin, mais aussi la danse, la musique, la littérature, le design, les arts décoratifs et l’architecture, la collection célèbre l’immense créativité de ces vingt années éblouissantes. De la Belle Epoque jusqu’aux années folles, les artistes avant-gardes se multiplient, les inventions s’accélèrent et la modernité fait rage. A Paris, tout va « plus vite, plus haut, plus fort ». 

Source: Youtube/ Petit Palais

Des tableaux de Matisse, de Picasso ou de Modigliani, des robes de Paul Poiret ou de Jeanne Lanvin, des bijoux de la maison Cartier, avec un aéroplane (Deperdussin, type B de 1911), une automobile Peugeot de 1913 ou encore le premier modèle de vélo pliant. L’exposition, à la fois chronologique et thématique tire son originalité du choix géographique sur lequel elle se concentre fortement, le quartier des Champs-Elysées et la Butte Montmartre. 

« La danse du pan-pan au Monico », Gino Severini, 1911, crédit RMN Grand Palais 

Avenue Montaigne, le Théâtre des Champs-Elysées accueille les Ballets russes puis les Ballets suédois, avec Joséphine Baker en tenue de charleston. Le 8ème arrondissement de Paris fait alors sensation. Mais la modernité passe également par le progrès technique et la révolution industrielle. Au Petit Palais, plusieurs salons sont dédiés au développement des cycles, de l’automobile et de l’aviation. C’est le début d’une nouvelle ère. 

Photographie de la salle consacrée à la révolution industrielle, crédit Le Petit Palais. 

Paris, capitale de la mode 

Considérée comme un haut lieu de la mode, Paris voit débarquer de nouveaux talents. Parmi eux, Paul Poiret, celui qui a « libéré » la femme du corset, fonde sa maison de couture, Martine, en 1903. Tout en s’inspirant des mouvements artistiques qui l’entourent, tels que l’orientalisme, et le fauvisme, il bannit les armatures, remonte la taille des robes et privilégie les tissus fluides. Les robes de perles et les jupes amples reflètent l’ambiance des Années folles. Plusieurs de ses somptueuses créations sont exposées au Petit Palais. 

La révélation des femmes 

L’exposition entend également mettre en valeur le rôle des femmes durant cette période. De 1905 à 1925, les mutations sociales sont spectaculaires. Des artistes comme Marie Laurencin, Sonia Delaunay, Jacqueline Marval, Marie Vassilieff ou Tamara Lempicka participent aux avant-gardes. Symbole d’émancipation féminine, la silhouette de la garçonne est immortalisée par Victor Marguerite en 1922. Avec sa coupe courte et ses fines hanches, la danseuse et chanteuse américaine, Joséphine Baker inspire les artistes de l’époque. Fuyant la ségrégation aux États-Unis, elle arrive à Paris en 1925 et se retrouve sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées pour le spectacle musical La revue nègre. Cocteau dessine son portrait, Jean Dunand la photographie, Kees van Dongen l’immortalise sur une toile, une nouvelle star est née. 

Une scénographie signée Philippe Pumain qui nous plonge dans cette période foisonnante et passionnante. Paris plus que jamais, se proclame « capitale du monde ». A l’issue de l’exposition, une chanson des Folies Bergères nous vient en tête: « J’ai deux amours, mon pays est Paris ». 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page