INTERVIEW – La sénatrice Les Républicains Catherine Procaccia était dans « 20h, l’Invité », mardi 29 juin, sur Fréquence ESJ. Elle s’est réjouie de la victoire de son parti aux élections départementales dans le Val-de-Marne, département détenu depuis quarante-cinq ans par le Parti communiste. Dans ce dernier numéro de « 20h, l’Invite », la sénatrice est aussi revenue sur l’abstention sans se montrer défavorable à l’idée d’un « vote obligatoire ».
« Nous sommes la principale force d’alternance dans le paysage politique, contrairement à ce qu’on veut nous faire croire ». Avant d’aborder l’abstention, Catherine Procaccia a tenu à féliciter son propre camp pour les résultats obtenus lors des élections régionales et départementales, dimanche 27 juin. Le parti Les Républicains sort en effet grand vainqueur de ces élections, en conservant ses sept régions, contre cinq pour la gauche : « les Français qui ont voté n’ont pas choisi les extrêmes ». Selon la sénatrice, ces différentes victoires s’expliquent d’une façon simple : « ceux qui ont voté pour nous nous connaissent, contrairement à La France Insoumise ou le Rassemblement national, qui font peur avec leurs idées ». Ces résultats démontrent également que le clivage gauche-droite reste très ancré en France : « l’ancien monde n’a jamais disparu » pour la sénatrice. Auteurs de bons résultats aux régionales, Les Républicains ont aussi créé la surprise aux départementales. Dans le Val-de-Marne, où Catherine Procaccia est élue et qui était détenu depuis quarante-cinq ans par le Parti communiste, la droite s’est imposée : « on est pourtant le département de Georges Marchais ! ». Les Républicains sont désormais à la tête du département et envisagent de « faire des choix différents » selon Catherine Procaccia : « nous souhaitons que les aides financières diverses soient moins tournées vers les communes de gauches mais en fonction des besoins ».
« EMMANUEL MACRON N’A RIEN FAIT POUR VALORISER LA POLITIQUE »
« Je crois que les Français ne croient plus aux promesses politiques ». Ce constat, largement partagé au sein de la classe politique, est la principale raison de l’abstention pour Catherine Procaccia : « c’est un signe de désintérêt mais Emmanuel Macron n’a rien fait pour valoriser la politique ». Pour réduire cette abstention, rendre le vote obligatoire a été évoqué. Une solution qui ne choquerait pas la sénatrice du Val-de-Marne : « Je ne sais pas si c’est la bonne solution, mais quand c’est obligatoire, les gens y vont ». Une amende pourrait ainsi être dressée envers chaque personne qui ne se rend pas dans les bureaux de vote : « c’est un exemple possible, c’est d’ailleurs ce qui existe pour les sénatoriales ». Le taux d’abstention, qui s’est élevé à 66% lors du second tour, à même atteint 87% chez les 18-24 ans lors du premier tour : « ce n’est pas normal que les plus âgés soient les plus nombreux à aller voter ». Pour Catherine Procaccia, les élections ne doivent plus se résumer à la présidentielle, pour inciter de nouveau les français à se rendre aux urnes lors des régionales ou des législatives. Mais la sénatrice sait bien que replacer ces élections au centre du débat politique ne sera pas simple : « on a tellement expliqué que la présidentielle était la seule élection qui compte… ».
Photo : Manon Blangis / Fréquence ESJ