Société

Réflexions d’une psychiatre aux élèves journalistes de l’ESJ-Paris

Couvrir la santé mentale avec précision et respect. C’est le thème consacré à la conférence de ce jeudi 6 avril 2023, organisé par l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Paris. L’établissement a accueilli la Docteure Maï-do Hamusultane, psychiatre générale, qui a partagé son expérience auprès de futurs journalistes.

La conférencière tenait à préciser que le journaliste se doit de connaître les termes psychiatriques, qui sont des outils médicaux précis avec une signification particulière dans le domaine de la santé mentale. D’où l’importance d’utiliser ces termes avec précaution et précision. 

Dre Maï-do expliquait que l’utilisation inappropriée ou insensible de ces termes peut stigmatiser les personnes atteintes de troubles mentaux et leur causer un préjudice psychologique. Par exemple, l’utilisation du terme « fou » ou « mythomane » pour décrire une personne atteinte de troubles mentaux peut renforcer la perception négative et erronée que les personnes atteintes de troubles mentaux sont dangereuses ou incontrôlables.

Pour déconstruire les stigmates des troubles psychiatriques

L’invitée de l’ESJ-Paris encourage les journalistes à utiliser des termes moins stigmatisants pour décrire les troubles psychiatriques. Par exemple, ils pourraient utiliser le terme « troubles anxieux » plutôt que « névrose », ou « troubles de l’humeur » plutôt que « dépression ». La psychiatre a essayé d’aider les élèves de l’école à décrypter l’actualité en leurs expliquant certains termes psychiatriques tels que le trouble schizoïde, un trouble de la personnalité, selon la Dre Hamusltane, caractérisé par un détachement émotionnel et social, affectée par des pensées et des comportements étranges, des croyances bizarres ; ou encore le trouble schizophrénique est un trouble mental caractérisé par des symptômes tels que des hallucinations, des délires(…).

En s’appuyant sur des exemples, l’intervenante a évoqué les individus atteints qui ont des perceptions erronées de la réalité, une difficulté à évaluer les conséquences de leurs actions, une impulsivité accrue et des difficultés à faire des choix éclairés.

Ainsi, les élèves ont pu comprendre que la notion de pathologie chronique fait référence à des troubles psychiatriques incluant la schizophrénie, les troubles de la personnalité, les troubles anxieux, les troubles de l’humeur, les troubles bipolaires et les troubles psychotiques.

Quant aux troubles de la personnalité, l’intervenante a précisé qu’il s’agit de troubles mentaux caractérisés par des schémas de pensée, de comportement et d’émotion qui diffèrent considérablement de la norme et qui ont un impact significatif sur le fonctionnement personnel. 

Pour les troubles bipolaires, elle a expliqué qu’ils sont liés à l’humeur caractérisée par des épisodes de dépression et de manie ainsi que par des perturbations de la pensée, de la perception, de l’affect et du comportement.

Pour terminer, Dre Maï-do a expliqué  aux futurs journalistes le trauma qui est, selon son exposé, un événement traumatisant qui peut causer des dommages physiques et psychologiques importants. Il peut inclure des événements tels que des agressions sexuelles, des accidents de voiture, des abus physiques ou émotionnels, des pertes de proches ou des événements violents.

Enfin, concernant le syndrome de stress post-traumatique (ESPT), les élèves ont bien compris qu’il s’agit d’un trouble psychiatrique qui se manifeste après un événement traumatique. Les symptômes de l’ESPT peuvent inclure des flashbacks, des cauchemars, de l’anxiété, des troubles du sommeil, une irritabilité et une hypervigilance. 

Nassera BENAMRA

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