Fondation Alaïa : dialogue créatif entre photographie et couture
La Fondation Azzedine Alaïa propose de revenir sur les chemins de deux figures emblématiques de la mode des années 1980 : le photographe Arthur Elgort et le couturier Azzedine Alaïa.
L’exposition Azzedine Alaïa, Arthur Elgort. En liberté rassemble des pièces hautes coutures ainsi que des photographies en noir et blanc. Elles sont le témoignage d’une longue et prolifique collaboration entre les deux artistes. L’un et l’autre se vouaient une admiration infinie.
Deux parcours au destin croisé
Chacun a révolutionné le domaine de création dans lequel il évoluait.
Elgort a libéré la photographie de mode. Il réalise des clichés de top models qui s’amusent, rient, vivent. Il quitte les studios officiels pour prendre des photos dans les rues ou dans des hangars. Cette authenticité séduit de nombreux magazines tels que Vogue, Glamour et Rolling Stone. Consécration en 2011, il reçoit le prix du Conseil des créateurs de mode américains.
Alaïa rencontre Elgort dans les années 1980. La carrière du designer franco-tunisien est alors en pleine ascension. Sa première collection de vêtements rencontre un certain succès et de nombreux articles plébiscitent ses créations. De nombreuses supermodèles sont conquises par les robes moulantes et les costumes ajustés du styliste. Naomi Campbell, Christy Turlington ou encore Cindy Crawford vont prêter leurs corps aux charmantes tenues du couturier. Elles vont incarner une vision de la femme commune à Alaïa et Elgort. Celle de la femme libre, indépendante et irrésistible.
Des réalisations instinctives devenues immortelles
Les deux artistes sont parvenus à un exploit : celui d’arrêter le temps sur leurs créations. En se baladant sous la verrière de l’exposition, les photographies et les vêtements paraissent intemporels. L’un réalisait des vêtements délicats et l’autre photographiait les modèles sans se soucier du cliché parfait. C’est cette association, entre la spontanéité des photos d’Elgort et le travail de couture minutieux d’Alaïa, qui a permis de rendre leurs oeuvres immortelles. Il en ressort des images emplies de naïveté qui laissent apparaître des mannequins tantôt rieuses, tantôt mystérieuses. Elgort capte ces moments suspendus dans le temps. Dans leurs vêtements parfaitement ajustés, les mannequins semblent être les femmes les plus à l’aise au monde. C’est en cela que réside la clé de l’indémodable.
Alaïa et Elgort ont créé un univers mettant en commun leur talent respectif. Lequel des deux sublime le travail de l’autre ? Rendez-vous au 18 rue de la Verrerie dans le IVᵉ arrondissement de Paris pour vous forger votre avis.
Quentin Guédrat