Napoléon, le biopic réalisé par Ridley Scott est sorti le 22 novembre dernier au cinéma. Un film de 2h40, avec Joaquin Phoenix dans le rôle éponyme, qui revient sur plusieurs grandes batailles de l’empereur, du siège de Toulon à la bataille de Waterloo, et sur son histoire d’amour avec Joséphine de Beauharnais.
Joaquin Phoenix dans le rôle de Napoléon dans le film de Ridley Scott, crédit AlloCiné
Scènes de bataille, correspondance épistolaire, histoire de la politique française. Le film était annoncé comme l’une des plus grandes sorties cinématographiques de l’année 2023. Mais à la fin du long-métrage, certains férus de la légende napoléonienne en sont sortis déçus. Trop d’incompréhensions sur l’exécution de Marie-Antoinette, la campagne d’Egypte ou la bataille d’Austerlitz. Pourtant le « Napoléon » de Scott n’en a pas moins franchi la barre du million d’entrées en France en se plaçant premier du box-office américain pendant deux semaines.
Le biopic n’est pas toujours fidèle à la réalité historique. Dans le film, le choix du réalisateur est d’explorer la sensibilité du grand Bonaparte à travers sa passion dévorante pour Joséphine, sa muse. Quand ils ne sont pas filmés ensemble, c’est leur correspondance épistolaire qui accompagne l’empereur dans ses campagnes militaires. C’est ainsi à travers Joséphine que l’on découvre, pendant presque trois heures, l’ascension impressionnante de l’homme au bicorne. Notons cependant, que plusieurs de ces déformations historiques n’ont pas ravies les historiens. A titre d’exemple, dans le film, Napoléon rentre de la campagne d’Egypte car il apprend que sa bien-aimée a un amant. Le « cocu des pyramides » avait pourtant déjà des soupçons d’infidélité depuis bien longtemps. Le « Napoléon » de Ridley Scott n’est alors ni sublimé, ni admirable, il est humain. Par l’interprétation du grand Joaquin Phoenix, l’empereur est nu, comme le Napoléon vaincu lors de la défaite de Waterloo en 1815 contre l’Angleterre et la Prusse.
Les libertés prises par le réalisateur ainsi sont notables, avec une vision très anglo-saxonne de l’histoire. L’enfance de Napoléon et sa famille ne sont pas représentées, ses frères et soeurs sont presque absents, seulement pour la scène du Coup d’Etat du 18 Brumaire, et sa mère Laeticia n’est que très peu mentionnée.
La France et sa culture y restent néanmoins mises en valeur par le biais des scènes de bataille et notamment celle d’Austerlitz. La plus vraie et la plus choquante à la fois. A elle seule, elle illustre le chef d’oeuvre tactique de Napoléon et les stratégies complexes de l’empereur pour vaincre l’ennemi. Cette scène, de manière éclatante, répond aux attentes des historiens et offre aux spectateurs une performance artistique digne du 7ème art.
Reste encore a souligner la performance de Joaquin Phoenix, dans le rôle-titre qui a su nous convaincre. Par son charisme, son interprétation remarquable de Napoléon et sa ressemblance physique, l’acteur nous a plongé le temps d’un instant, au coeur de la vie historique du 19ème siècle.
Napoléon, un film qui met donc à l’honneur un enfant de la Corse et devenu une figure emblématique de la vie politique française.
Le film est toujours en salle, reste au grand public, de se forger sa propre opinion
