Culture

Une exposition, une artiste, une histoire

Minia Biabiany expose au Palais de Tokyo dans le cadre de l’exposition « Shéhérazade, la nuit ». L’ensemble de ses œuvres, l’artiste questionne ses origines guadeloupéennes sur son histoire coloniale et son présent. Intitulée « Difé », « feu » cette présentation baigne le spectateur dans un récit.

Une salle à première vue comme toutes les autres de l’exposition Shéhérazade, la nuit, mais quand on regarde de près elle nous plonge dans l’histoire de la Guadeloupe. Mina Biabiany a souhaité travailler avec la culture et les matériaux de son pays. Elle s’intéresse à l’histoire de ce pays, mais aussi de ses paysages avec le volcan de la Soufrière. Elle s’interpelle également, pourquoi et comment certains récits de son île n’ont jamais vu le jour.

Les éléments au cœur de l’œuvre 

Des fils tendus du sol au plafond pour faire imaginer au spectateur la pluie et mettre l’espace en tension due à la fragilité des matériaux. Deux silhouettes noires dominent l’espace. Elles représentent des plants de bananiers. L’artiste a souhaité le représenter en bois brûlé pour rappeler la violence du feu, et le passé colonial de la Guadeloupe. Cela se transforme pour l’artiste par : « un feu doux qui mange le silence ». Les cordes en coton qui maintiennent les plants symbolisent les cordages qui servent à maintenir les régimes de bananes dans les plantations. L’eau est très bien représentée dans des calebasses. L’eau représente un rituel, mais aussi l’aspect vivant. L’artiste a souhaité ne pas la changer et la laissée moisir avec des céramiques pour exprimer le temps qui passe. L’impact de l’Homme est aussi inscrit dans cette exposition. Différents éléments y sont créés par la main de l’humain : des outils de chasse et de pêche, des gestes, des techniques de tissage … La présentation de ces divers éléments permet de recomposer l’imaginaire du spectateur. Un objet sur le mur peut interpeller, un masque humain. Pourquoi est-il la ? Que veut nous montrer Minia Biabiany ? Sûrement le contrôle de l’homme sur les plantations de bananiers, mais aussi la perception de la vision de la société quelques qu’elle soit.

Une exposition qui questionne sur le passé, le présent et le futur de l’être humain. L’artiste véhicule un endroit existant frappé par divers faits historiques déchirants en une exposition spirituelle. 

Une exposition à voir jusqu’au 8 janvier 2023 au Palais de Tokyo. De 9 à 12 €.

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