Plusieurs milliers de manifestants demandent la régularisation des sans-papiers

REPORTAGE / PHOTOS - Samedi 17 octobre, plusieurs milliers de manifestants ont défilé à Paris pour réclamer une vague de régularisation et un geste du gouvernement pour les travailleurs étrangers. Cette « marche nationale des sans-papiers » regroupe des cortèges partis de Marseille, Strasbourg, Lille et Rennes.
Les organisateurs dénoncent, entre autres, une « inégalité des droits aux prétextes de la nationalité ou de la couleur de peau » et appellent à la fermeture des centres de rétention administrative (CRA). Un étranger peut y être retenu jusqu’à 90 jours avant son renvoi forcé.
Le collectif immigration de la CGT était présent dans le cortège. Sa permanence du 19e arrondissement de Paris a rouvert après sept mois de fermeture pour cause de crise sanitaire. Elle aide les sans-papiers dans leur démarche de régularisation.
À la suite de l’appel de 280 organisations, dont les syndicats Solidaires et CGT, Médecins du monde, EELV et la France insoumise, les manifestants sont partis de Marseille le 17 septembre. Ils ont rejoint Paris ce samedi 17 octobre.
Le défilé parisien partant de la place de la République a été interdit. Les « manifestations revendicatives déclarées » sont autorisées mais les forces de l’ordre s’inquiètent des risques de troubles à l'ordre public. « Le parcours déclaré traverse des sites emblématiques et institutionnels sensibles, à proximité desquels l'action des forces de sécurité sera rendue difficile en cas de débordements très probables au vu des précédents », justifie la préfecture de police.
Une fraction du cortège commémorait le massacre du 17 octobre 1961. Ce jour-là, une manifestation était organisée à Paris par le Front de libération nationale (FLN) algérien pour protester contre le couvre-feu appliqué uniquement aux Nord-Africains. Les affrontements qui s’ensuivront feront plusieurs centaines de blessés et plusieurs dizaines de morts (selon les estimations les moins élevées).
Photos : Valentin Faivre