Culture

 Tous Mécènes ! Le panier de fraises de Chardin 

 Classée « chef d’oeuvre » de la peinture, cette nature morte risque de quitter la France si elle n’entre pas dans les collections nationales. C’est pourquoi le musée du Louvre appelle cette année à la générosité des donateurs pour consolider son acquisition.

Le Panier de fraises de Jean -Siméon Chardin (1761) 38 x 46 cm

 C’est l’une des oeuvres les plus importantes de Jean-Siméon Chardin. Le Panier de Fraises (1761) devrait rejoindre au printemps prochain, les murs du musée parisien. C’est en effet à ce tableau que se consacre le projet 2023 de « Tous Mécènes !», campagne qui appelle à la générosité du public pour un enrichissement patrimonial. 

Un chef d’oeuvre poétique 

OEuvre majeure de la peinture française, Le Panier de Fraises est révélé au Salon carré du Musée du Louvre en 1761. Nature morte de renom, elle se distingue du merveilleux désordre des autres toiles de Chardin à cette époque. La transparence de la lumière reflétée par le verre d’eau, l’accord de couleurs saisissant entre le rouge et blanc qui unit la pyramide de fraises à la légèreté des oeillets disposés au premier plan, sont uniques dans l’oeuvre du peintre. 

Le Musée du Louvre possède déjà au sein de ses ailes, le plus grand nombre de natures mortes de Chardin, avec en tout quarante et une oeuvres. Mais il lui manque cette icône de sa période, considérée comme la quintessence de l’art, où apparait d’une maitrise exceptionnelle, une composition épurée d’un rouge vif. « C’est un trésor national » s’enthousiasme Laurence des Cars, présidente du Louvre et conservatrice générale du patrimoine, rappelant l’admiration des artistes du XIXème siècle pour ce tableau. Admiré par Denis Diderot et ses contemporains, le Panier de fraises attire l’attention de nombreux avant-gardes comme les frères Goncourt : « C’est là le miracle des choses que peint Chardin : elles semblent se détacher de la toile et s’animer, par je ne sais quelle merveilleuse opération d’optique, entre la toile et le spectateur dans l’espace. » 

Un appel à la générosité 

Avec une campagne aussi médiatisée : affiches dans le métro, vidéos sur leur chaîne YouTube et site internet, le Louvre espère atteindre le montant du projet d’acquisition d’une valeur de 24 380 000 millions d’euros avant le 28 février 2024. Grâce à la générosité de nombreux actionnaires privés comme la fondation LVMH Moët Hennessy- Louis Vuitton et la Société des Amis du Louvre, la toile a déjà été en majeur partie financée. Reste cependant les 1 300 000 manquants qui permettront au Panier de fraises d’intégrer les collections parisiennes. Avec déjà plus de 6314 donateurs privés, la toile est à 82% financée, comme l’on peut lire sur leur site internet Soutenez le Louvre. Pour tout don, le Louvre promet à ses participants de faire figurer leur nom ou celui d’un proche sur le « mur des donateurs » au musée et sur leur site internet. Et la stratégie de communication va encore plus loin, le musée certifie une récompense en fonction de la participation financière allant d’une invitation pour découvrir les collections pour 50 euros, au « Gala des fraises » cocktail privé le temps d’une soirée si vous avez plus de 1000 euros à dépenser. Au printemps donc, le musée devrait compter un 42ème Chardin. 

Pour l’heure, le Panier de fraises est visible en salle 831, au deuxième étage de l’aile Richelieu au musée du Louvre jusqu’à la fin de « Tous Mécènes ! ». 

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